Un coton-tige, un vulgaire coton-tige, c’est tout ce que vous avez pu sauver des flammes. Le chien, la stéréo, les huiles de la C.I.A., votre dessin de Pamela Anderson à la brocante de Lille ; tout a disparu. Il ne reste plus rien.
Éphémérides
Passez une bonne année en compagnie du Dossier Béton.
Avril
Comme chaque mercredi depuis bientôt 40 ans, vous vous baladez tranquillement autour de l’étang voisin. Aujourd’hui cependant quelque chose cloche : un léger murmure s’échappe de l’étendue d’eau. Vous vous arrêtez pour tendre l’oreille et pouvez entendre un rapide : « Chut ! Il est là, taisez-vous ! ». Perplexe, vous rentrez chez vous et puis revenez déguisé en Jérôme Bonaldi afin que l’on ne vous reconnaisse pas. Une voix vous interpelle immédiatement : « Jérôme ! Ahhh Jérôme, te voilà enfin ! ». Vous vous retournez pour tomber nez-à-nez avec Hubert, le voisin. « Dis-donc, évite le voisin qui rode autour de l’étang, il vient toujours hurler sur les poissons le mercredi. Si je le choppe, je le noie ». Vous commencez à suer à grosses goutes et lancez en fuyant : « Heu Hubert… heu… on se voit à Canal+, ok ? ». Ouf ! Plus qu’à trouver un nouvel étang.
Il est neuf heures, toute la journée. Ne posez pas de questions. Contentez-vous de penser qu’il est neuf heures. Respirez profondément.
Enfin paré pour la quête initiatique des Quatre Printemps de Verre, vous vous concentrez sur votre cible : « Je récupère des perles organiques de transmutation, et je m’casse ! », répétez-vous à haute voix, avant de vous voir attribué les deux tutelarums réglementaires. Après un douloureux compte à rebours, le sors s’acharne et le verdict tombe : Fidel Gastro, le révolutionnaire d’occasion et Chechiche, le marin de sable. « Et ben on va aller loin avec ces deux là », laissez-vous échapper devant le dieu des Volmonds.
L’obélisque du village vous intrigue ce matin. En effet elle semble contre tout intuition, pointer vers le bas. Vous êtes ouvert aux imprécision que le cerveau humain peut admettre parfois mais ce sentiment vous demeure parfaitement étranger. Alors, vous décidez de vous approcher pour inspecter l’ouvrage de près, mais l’odeur de saucisse chaude de la guinguette « Roméo snacks » vous piège de nouveau. Et un menu Knacko Lunch ! Un !
Les estampes de la vérité se mettent à luire de manière inhabituelle. Deux heures plus tard, le four émet sa sonnerie de fin de cuisson. Mais oui ! Les estampes vous préviennent toujours deux heures avant la fin de la cuisson de votre gratin d’œufs au ketchup !
Les résultats des tests sont arrivés ! Votre femme est bel et bien un hippocampe.
Vous retrouvez votre valise bourrée de billets de 500 francs pile-poil le jour où ils ne sont plus acceptés au change. Vous vous renseignez auprès de la Banque de France et apprenez que vous avez jusqu’à minuit dernier carat. Vous venez cependant à nouveau d’égarer la valise comme un gros naze. Quel enfer, cette fois-ci elle est perdue de chez perdue.
Cette fois-ci vous êtes arrivé à l’heure et vous avez toutes vos petites affaires : votre trousse, votre stylo, votre crayon à papier HB, votre gomme, votre effaceur, vos feuilles de papier calque. Bien, l’examen du Bac peut commencer ! Petit problème cependant : ce n’est ni la bonne date, ni le bon endroit. Passer le bac au comptoir « Chez Jeannot », où aviez-vous la tête ? Bon, ce sera peut-être pour la prochaine fois, qui sait ?
Vous conduirez comme un assassin aujourd’hui. Même le Pape vous le reprochera.
Le bottin électronique que vous avez acheté à la foire de septembre ne vous sert plus, votre campagne de harcèlement de tous les cordonniers de la ville est terminée. Vous le mettez donc tout naturellement en vente sur leboncorse.fr. On vous propose un échange contre une baignoire remplie d’huile de Saint-Simon, l’huile aux 700 vertus. Étrangement, tout ce qu’elle vous apportera sera une dizaine de verrues plantaires au pied gauche.
Vous arrivez un peu en retard dans la queue pour récupérer les tickets restaurant. Il y a déjà une bonne dizaine de personne qui attendent, autant dire que vous en aurez bien pour cinq minutes avant d’obtenir les précieux bons. Ni une, ni deux, vous émettez un court et inaudible sifflement. Une volée de corbeaux fond sur les malheureux qui attendaient là, vous laissant la voie libre. Les huit ans passés dans cette tribu guinéenne vous servent enfin.
Delvinio, l’ascenseur dont vous êtes tombé amoureux et avec qui vous êtes en couple depuis deux semaines, ne répond plus à vos messages. Vous vous rendez à son domicile, l’immeuble Stephario, en plein centre ville. « Hum, il est au 5ème étage, inhabituel… », songez-vous. Vous décidez de monter à pieds pour le surprendre. Arrivé sur le pallier, vous courrez, bouquet de fleur à la main, et lancez « Delvinio, mon amour ! ». Stupeur, il vous trompe avec le magnifique extincteur du 5ème, Quadrillion Lambert.
Vous vous cognerez le genou dans la table basse sept fois aujourd’hui. Demain ce sera dix-huit fois.
Vous faites poser un escalator dans votre salon. Un escalator, dans votre salon. Un escalator, oui oui oui.
Le graphiste qui réalisait tous les tracts pour le festival meurt soudainement d’un kyste mal guéri au genou. Vous voila seul à la barre, avec pour seuls outils votre capacité légendaire à enfumer votre monde avec vos phrases à rallonge et votre valise remplie de gommes fantaisie. Bon courage.
Nicolas a préparé des madeleines. Jérôme en a gouté une et a fait une horrible grimace. Oserez-vous y aller ?
L’orang-outan que vous aviez enfermé dans la salle informatique pour lui faire programmer votre alarme, saisit une demi-occasion pour s’enfuir rondement. Vous remontez votre pantalon en moins d’une seconde et chevauchez votre deux roues dans la foulée, laissant Monique seule contempler le leste silence de votre PME de malheur. Vous parcourez ainsi la ville en faisant pleine abstraction du code de la route lorsque soudain, votre smartphone vous indique une notification. N’étant évidemment pas à un manquement près au règlement, vous consultez votre appareil : « Alarme initialisée avec succès ». Vous relevez la tête, le coin de la lèvre et, le regard grâve, vous laissez la bête rejoindre son destin, alors que votre l’élan vous transporte encore sur quelques dizaines de mètres.
Vous reposez délicatement le totem sur l’autel d’où vous l’aviez retiré. Ouf, la tribu Wawenko ne vous en veut plus. Vous lancez : « Qui pour la bamboula de l’année afin de fêter ça ? ». Le lendemain matin, personne ne sera debout pour vous voir voler le totem à nouveau. De retour au magasin, vous le balancez dans le bac des babioles, une étiquette « 5€ » collée à la hâte dessus.
Gérard, l’éleveur de chiens policier, vous a semblé inhabituellement silencieux au petit déjeuner. Vous allez le voir et il vous avoue tout : « J’ai été violé par 7 spationautes dans la nuit de samedi à dimanche ». Vous regrettez déjà de lui avoir adressé la parole. Il poursuit : « Mon médecin m’a prescrit des antidépresseurs ». Vous rétorquez immédiatement : « Alors ça ! Ça va être difficile à me faire gober, mon pote ! ». Vous lui offrez tout de même la fin de votre glace deux boules.
Votre lit superposé craque au beau milieu de la nuit et tombe lourdement sur Monique, la danseuse que vous hébergez depuis qu’elle a perdu à « Danse avec les cars ».
Malgré les avertissements du comité, vous refusez de terminer votre salade de fruits. Mr Champignon a décidé d’évacuer les mouettes qui vous déconcentrent en se cognant contre les murs. L’identité de l’hôtel en prend un coup. Mais vous achevez le dessert comme un TGV !! Même le kiwi y passe, c’est dire !
Ce soir votre film favori passe à la télévision : Les 12 travaux de Don Felipe. Vous aimez ce film car il raconte la folle histoire de Don Felipe au pays des parc-mètres, son épopée magistrale pour relever les 12 parc-mètres de la rue San Sebastiano, à Mexico. Vous l’aimez aussi car il ne dure que 1h10, ce qui vous laisse le temps de donner un petit coup de brosse sur votre perruque avant d’aller vous coucher. Ce soir, cependant, vous ne verrez pas votre film préféré. Non, ce soir vous irez aboyer avec les chiens du quartier car c’est un jour de pleine lune et ça, ça ne se rate pas.
Vous emboutirez la voiture du Maire.
France 3 affiche votre tronche comme unique programme toute la journée, sans aucun son. À 22h47 cependant, un petit malin vient hurler : « Lave-toi les dents connard ! ». Le lendemain au boulot, tout le monde regardera vos dents. Tout le monde a donc regardé votre tronche à la télé toute la journée d’hier. Alors que vous, vous étiez au parc en train de torturer les oies du Docteur Tramier, comme à l’accoutumée.
L’acteur qui jouait Prince, le héros des goûters, pour la région Asie du sud et qui était décédé depuis maintenant sept ans, vous apparaît dans un rêve pour vous annoncer l’effondrement des prix du blé. Vous imaginez qu’il a fait ça pour que vous préveniez la maison mère de ces biscuits croustillants au chocolat. Pas de bol, vous les avez toujours détestés. Ainsi, vous vous permettrez même, le jour du licenciement massif, de venir applaudir les nouveaux chômeurs à leur sortie des bureaux, du pop-corn à la main.
Par un heureux concours de circonstances, vous êtes promu grand gogol de l’année à votre club de bridge sur glace.
Il serait temps comme on dit, de prendre du souci. Car la goulache elle va pas se faire toute seule ! Thérèse vient déjeuner à midi ! Thérèse la femme du ferrailleur. Celle qui se nourrit à 90% de gnocchis. Cela vous donne une idée ! Vous allez lui faire des gnocchis, quelle lumineuse intuition. Vous avez bien raison, ne lui laissez jamais une occasion de vous faire une remarque à cette pétasse.
La vie vous sourit enfin, vous avez pu redécorer le salon sans que quiconque ne vienne vous interrompre. « Ce n’est pas Feng Shui », grommelle Sandra, la plus âgée des filles du voisin, qui passait par là. « Et c’est reparti ! », lancez-vous alors que vous tirez sur le démarreur de la tronçonneuse qui vous servira à remettre le salon dans son état initial.
Le médecin vous annonce une terrible nouvelle : « Monsieur, je suis désolé, toute l’équipe médicale se joint à moi pour vous annoncer avec grand regret la fermeture de la cantine de l’hôpital entre 12h45 et 12h55, ce jour ». Vous envisagez sérieusement de quitter l’établissement lorsque vous apercevez un patient à deux doigts de se servir la dernière barre chocolatée du distributeur. Ni une, ni deux, vous sortez votre Uzi et arrosez le malheureux d’une volée de plombs et récupérez la précieuse barre. Vous pouvez déjà entendre les sirènes retentir au loin. « GAME ON ! », vous écriez-vous.