Jour des bonnes affaires au supermarché : une tourte et un beignet au prix d’une pizza, le cycle complet du Seigneur des Anneaux en l’échange d’une taffe sur une clope, un kir offert pour un caddie bien garé, les serviettes vendues à la tonne, un cerf-volant offert pour sept achetés.

« Promo Plus », deuxième jour. Une tondeuse à gazon offerte pour un paquet de Pépito noix de coco acheté ; les courmiges d’Espagne à 7 euros le kilo. Un pack d’Evian en plus gratuit pour 16000 palettes achetées.

Retour du Guatemala avec plein de beaux souvenirs. Notamment celui d’avoir pu approcher l’arbre le plus ancien de l’univers, apparu selon vous il y a 34 milliards d’années. On nage en plein délire.

Votre voisin déménage, agacé dit-il, par l’insoutenable bruit de vos 53 macaques. « Bon débarras !! » lui criez-vous, tout en savourant une formidable crêpe au sirop. Vous ajoutez : « Tu n’es plus le bienvenu aux jeux olympiques ! ». Et oui, vous avez réussi à obtenir ce pouvoir, on ne sait comment.

« La magie de Noël les enfants ». C’est ce que vous avez trouvé de mieux à répondre au commissaire. Les autorités hésitent lourdement à appliquer votre peine car cela constituerait, disent-ils, un véritable danger pour les détenus étrangers.

Vous vous insérez dans la queue du Space Palacio. Les enfants sont surexcités, votre femme vous hait, et votre asthme bat tous les record. « Comment pourrais-je me sortir de là… » marmonnez-vous, alors que vous apercevez un peu plus loin, à un quart d’heure de queue pas plus, Simon, le prof de guitare de Kevin. Il se retourne discrètement, comme s’il savait quelque chose, et vous exprime une grande complicité, par un mystérieux clin d’œil. C’est la dernière chose dont vous vous souvenez. Vous devez vous reposer, le docteur va passer vous voir dans l’après midi.

Le Grand Pélerinage vers la terre de vos ancêtres s’achève enfin au bord du « Lac de Fiente Maudit de la Sussitcha ». C’est ici que votre grand-père a obtenu du « Peuple des Abeilles », grand gardien du « Temple des Saphirs Perdus », qu’il signe sa déclaration de perte de permis de conduire. Voila d’où vous tenez donc ce nom de famille de « Fiento di Marco ».

Vous devez impérativement régler ce dossier Arevix. Vous passez voir Thierry pour débloquer les signatures électroniques, il vous dit d’aller vers Patricia. Patricia vous demande d’aller voir Bastien, qui vous dit d’aller voir Gabriel ou Sylvie. Vous stoppez net dans le couloir. « Ça y est, j’ai compris, ils se foutent de ma gueule !! ». C’est d’un pas vengeur que vous avancez vers le bureau d’Émilie, la stagiaire qui a ramené les croissants pour son dernier jour. Elle sera abattue, froidement, une cinquantaine de chemises cartonnées la recouvrant, en flamme sur son bureau, sur lequel, gravé au couteau à lettres on pourra lire : « Gabriel, je t’ai toujours aimé ».

Sur les conseils de tante Jacqueline, vous éclatez ce pauvre papillon sur le mur du cellier. Bien mal vous en a pris, voila une belle tâche sur la tapisserie antique de Saint Sébastien. Bah… Au moins vous portez de beaux mocassins.

Les tambours de guerre de l’Angola rugissent. Vous savez qu’il ne vous reste que 5 ans de préparation avant la guerre qui vous opposera, vous, à la terrible armée privée du Sekenko. Au terme des 5 ans, vous avez eu beau appeler Pete Sampras et Ranch Tony à la rescousse pour vous entraîner, tout ce que vous arrivez à faire c’est une misérable roue, de laquelle vous atterrissez souvent sur les fesses. Ah, cette bonne vieille télé réalité vous aura couté cher.

Quelqu’un a tué Pégase. La grande licorne de bronze indique désormais le nord. Il ne reste que trois jours avant que les sages repoussent, ou non dans les enfers de mars, les quelques mille milliards d’atlantes qui, la haine au ventre, se dirigent droit sur nous.

« Mongolos Lunch Part 2 ». Et puis cette fois-ci il y a même la famille. Ça va voler haut c’est moi qui vous le dit. En tout cas bon appétit.

C’est fini, il faut rendre le magnétoscope. Fini les cassettes de slam.

Votre plan pour conquérir l’espace a été voté à l’unanimité à l’assemblée. Vous voila donc en possession de 23 milliards d’euros et d’une caisse de porto, comme spécifié. Vous rassemblez vos troupes et foncez au supermarché le plus proche. « Des chips ! Il nous faut des chips ! », criez-vous. Certains déjà commencent à acheter la mauvaise marque. « Des Craco-Crac ! Des Craco-Crac !!! ». 3 mois plus tard, le prototype est enfin prêt : le « Chipso-Module » fera scandale.

Retour d’Afrique où vous avez pu vous adonner à votre art favori, le « Soulève-Bouclier ». Les participants sont disposés en ronde autour du bouclier. Tour à tour, ils prononcent un mot au hasard. Le premier qui dit le mot « Ursufio » gagne le droit de soulever le bouclier. Le premier qui soulève le bouclier a gagné. Il faut attendre 5 jours avant une nouvelle partie. Ce jeu est d’une connerie incroyable.

Il y a des fois où on ferait mieux de se taire. Comme par exemple cette fois où, ayant renversé votre milkshake sur le président du club de bridge, vous vous êtes écrié : « Tannnndrax !! J’aurai ta peau ! ». Les tendres baisers sur le nez de l’intéressé n’y auront rien arrangé. Vous perdez le titre de champion.

Resté chez vous pour cause d’orage, vous remarquez ce vieux tas de cassettes que vous aviez négocié aux puces de la Grande Motte. « Jurassic Park », « Dumb & Dumber », … Ah ? Et ça c’est quoi ? « Jean Vangelo, le dresseur espagnol de belettes, vous apprend le ménage », « Présentation de mes Pokémon, par Romy Schneider », « Le tourne-dos au brie, à la Goebbels » et enfin « Mille et une grille de sudoku dessinées par Star Consuelo, un long soit d’hiver, en direct ».

Ulysse, le célèbre barbier des Antilles débarque au Chausse-Couscous de Levalois. Bien que le couscous fut dégueulasse, il repartit cependant avec une paire de claquettes parfaitement ajustées à sa pointure. Et ça, ça n’a pas de prix, surtout pour un barbier aux pieds plats.

Le crocodile que vous cachiez depuis 3 semaines dans le placard de l’entrée a dévoré deux de vos gosses. Va encore falloir acheter des fleurs à votre femme.

Les grandes cloches de l’église de Saint-Sébastien retentiront encore une fois aujourd’hui, annonçant ainsi la venue du marquis Etienne De La Gauffre Dorée. À nouveau tout le village sera sommé de déposer tous ses objets de valeur sur la grand place aux étoiles, lieu de la dernière « Fête des Belles Calèches ». Votre village ainsi pillé, le marquis pourra continuer sa folle construction du plus gros tas d’ordures au monde, tentant par là même de détrôner le « Peuple des Argentiers de Mont-Calvaire », détenteur du précédent record, avec son tas de 112m de haut.

Vous renvoyez le ballon à un groupe de jeunes qui jouent dans votre rue en shootant de toutes vos forces. « Risquent pas de le rattraper ce pétron » pensez-vous. Le ballon percute le maire de plein fouet, alors qu’il inaugurait un nouveau lampadaire, le plongeant dans un profond comma de 16 mois. Fort heureusement, personne ne vous a vu. Au sortir de son comma, le maire annonce vouloir rencontrer le malheureux qui lui a tiré dessus afin de le pardonner. Vous vous rendez à la mairie mais vous apercevez vite que vous êtes tombé dans un guet-apens. Le maire souhaite juste vous faire goûter aux plats qu’il a imaginés lors de son séjour à l’hôpital.

Le Dieu des Vampires se décide enfin à venir vous jeter une savate dans la courge. « Ça, c’est pour avoir injurié le vainqueur du Rally Pédestre de la San Sebastiano » se justifie-t-il. Oups ! Ce n’était pas vous. Sans même s’excuser, il ramasse sa pantoufle et disparait dans son erreur divine. Un peu plus tard, en y repensant meurtri de doutes, vous vomirez vos carottes râpées.

Dans un incroyable élan de générosité qui sidère tout votre entourage (ainsi qu’un petit groupe de badauds venus pour prendre en photo la « Cathédrale aux Mille Portières »), vous offrez toute votre collection de dolmens à la « Fondation pour la Sauvegarde des Balais-Brosses ». Action d’autant plus étonnante que la remise des dolmens aura lieue, selon votre volonté, en plein milieu de l’Atlantique. À l’endroit où, selon vos dires, Poséidon a vidangé son scooter des mers, un soir de grosse cuite au Porto.

Vous avez la pôle position. Bien assis dans le fauteuil de votre petit bolide, vous vous préparez à appuyer fort sur le champignon pour dépasser tous vos adversaires. C’est à ce moment là que vous vous réveillez, en plein mariage de votre fils et vous écriez : « Ahhhh ! Oula, j’ai jamais voulu être là moi. Je voulais être à Monza ! ». Vous déguerpissez dans votre 206 à toute vitesse. 15 ans plus tard, vous remporterez le grand prix de Monaco et déclarerez : « Que j’ai pu m’ennuyer en famille ! Me voila, Star-system ! »

Arrivé devant le « Totem à l’Incroyable Odeur de Lavande », vous vous interrogez : « Est-ce bien moral ? Ai-je le droit ? ». Ces questions s’évanouissent vite lorsque vous repensez à la joie future de votre femme. Plus tard, on apprendra que cela a entrainé la mort de 746 personnes de la Tribu « Lavindo Lavinda » ; tout ça pour que vous ayez une délicieuse odeur de lavande dans les water.

Qui des enfants ou de votre femme se sentent les plus petits ? En tout cas la faute, elle, est grande. Et votre réaction sera grande, grande et dure comme la roche. Vous rentrez enfin… C’est en passant le portail que vous comprenez : « L’escalier ? Les boulons ? Putain les traîtres !! ». Vous entrez, très calme, et vous installez à table. Travail, météo, et quelques futilités suivies d’un abominable rot. Une entrée en scène des plus classique jusqu’à ce que Kevin demande la parole, l’obtienne et dise ceci : « Mon copain Jimmy s’est évadé de prison et a chié sur ta Twingo » – « Prend-moi pas pour un con !!! » lui répondez-vous aussitôt en faisant voler d’un geste peu recommandable, le pot de moutarde à travers la pièce.

« Ô grand sage aux trois stigmates ! Voudras-tu nous révéler les secrets du vent mystique qui protège les douze temples de quartz ? » Auriez-vous dû prononcer au lieu de l’énigmatique « Hooo hé !!! Je me suis pissé sur les godasses !! Ça pue de là où vous êtes ? ». Par quelle maladie mentale peut on se gourer à ce point ?

Vous reconnaissez enfin votre fils :
– Rosario… Que… Que s’est-il passé ?
– J’n’en sais rien papa, j’n’en sais rien.

C’est une journée comme les autres. Une journée comme les autres où vous aurez encore acheté 25kg de chewing-gum. Cependant, une petite chose changera aujourd’hui. Cette fois-ci, la famille que vous gardez emprisonnée au sous-sol, n’arrivera pas à terminer le chewing-gum. Demain, il faudra trouver une nouvelle maison où assouvir votre terrible hobby.

Le syndicat des empileurs de coquilles arrive à obtenir votre déportation vers la Hongrie dans le but, disent-ils, de vous apprendre un peu les bonnes manières. Quelle idée aussi d’essayer de leurs serrer la main en plein carnaval.

Il est enfin temps de revenir des Enfers. Vous préparez vos petites affaires, saluez tous vos compagnons de route (Satan, Lucifer, Belzébuth) et franchissez la porte du royaume. À peine sorti, des vendeurs ambulants tentent de vous vendre des babioles, des taxis douteux vous proposent la course, les pickpockets sont à l’affût. Ah, qu’on s’y sentait bien dans l’au-delà.